Au violon

D’obédience chrétienne, antenne de l’UFRAMA (Union nationale des Fédérations Régionales des Associations de Maisons d’Accueil de familles et proches de personnes détenues) la Halte Saint-Vincent Paris-La Santé, fondée en 1999 accueille les familles de personnes détenues in situ, dans un local mis à la disposition des bénévoles.

Pour les proches, en effet, c’est la double peine : supporter moralement et psychologiquement l’enfermement d’un proche et surmonter les difficultés inhérentes : découvrir un univers inconnu et hostile, se retrouver dans le dédale des règlements, décrypter les codes…

L’objectif de l’association : favoriser le maintien des liens familiaux, apporter du réconfort dans un climat bienveillant, d’écoute et de confiance.
Autour d’une collation, les équipières dûment formées, s’emploient à répondre aux questions : démarches à effectuer, documents à remplir, parcours pénal : comment obtenir un parloir, quels objets peut-on apporter, à quelles conditions peut-on lui faire parvenir de l’argent ?

L’accompagnement des enfants présents est primordial pour les faire patienter. Un espace leur est spécialement dédié avec des livres, cahiers de coloriages, bandes dessinées, notamment des petits livrets explicatifs écrits avec le concours de l’Administration pénitentiaire : « Tim et le mystère de la patte bleue », « Avoir un parent en prison », « Tim et le bracelet mystérieux », « Nina et le bracelet de papa ».

L’UFRAMA s’est employée, en lien avec l’Administration pénitentiaire, pour que soit mise en oeuvre la circulaire dite « doudou »* qui autorise depuis 2012 les enfants en bas âge à conserver pendant les parloirs leur objet transitionnel (doudou), leur biberon et leur tétine et leurs accompagnateurs à apporter une couche et une bouteille d’eau non ouverte.

Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l’accueil des familles et les aider à surmonter une épreuve difficile, surtout pour les longues peines. Cette mission de tous les instants, la Halte Saint-Vincent l’assume avec constance tout au long de l’année, avec bienveillance et sans jugement.

Mais après vingt-cinq ans d’existence, les attentes sont loin d’être satisfaites…

*Circulaire du 20 février 2012 relative au maintien des liens extérieurs des personnes détenues par les visites et l’envoi ou la réception d’objets.