Au violon

Ecrire pour s’en sortir

On sait peu de choses sur Mme de Bovet, à l’origine de l’association éponyme née dans les années 50. Le Courrier de Bovet met en relation des détenus et des bénévoles désireux d’entretenir une correspondance. Un échange réalisé sous pseudonyme qui permet aux personnes incarcérées de rompre leur solitude.

Illustration : Joël Alessandra – Sélection Reader’s Digest

Le nom du Père Mouren, adjoint à l’Aumônerie générale des prisons, n’est pas passé à la postérité. C’est pourtant à lui qu’on doit cette initiative originale pour l’époque.

Mme de Bovet se chargea de mettre en œuvre le « Courrier des prisons ». En 1960, sous sa présidence, l’association obtient le statut d’association « loi 1901 » et les avantages qui lui sont attachés. Après sa disparition, et pour lui rendre hommage, l’association prend le nom de sa présidente. Le Courrier de Bovet est né, et bénéficie d’un partenariat avec l’Administration pénitentiaire au niveau national.

En 1962, on comptait déjà plus de 700 bénévoles, autant de détenus inscrits. Près de 7000 lettres s’échangent chaque année. Une main tendue sans contrepartie : la discrétion et la bienveillance s’imposent, sachant que le rythme des courriers est aléatoire, variable selon la durée de la peine et si une amitié peut se nouer au fil du temps, elle prend généralement fin lors de la libération du détenu.

Depuis 2024, les bénévoles, inscrits sous pseudonyme, bénéficient d’une formation et sont assistés d’un accompagnant pendant deux ans afin d’éviter les maladresses qui peuvent se produire et créer un malaise : une question malheureuse ou inappropriée et c’est le clash…

Autant que faire se peut, l’association récolte des informations sur les uns et les autres afin de faire « matcher » les profils.

L’âge minimum pour postuler en tant que bénévole est de 21 ans et une limite a été instituée récemment : 74 ans. Question de compatibilité de communication entre les générations : Les détenus sont la plupart du temps des jeunes, peu enclins à se confier à des seniors.

Problème : les jeunes écrivent de moins en moins et le fait de devoir écrire à la main est un handicap supplémentaire rédhibitoire.

Selon Marie Hardouin, présidente de l’association pendant six ans, le Courrier de Bovet a encore un avenir, même si le plaisir d’écrire s’est émoussé. Quelque 40 % des personnes incarcérées ne reçoivent aucune visite… Prendre la plume, c’est briser la solitude.

A votre écoute !

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